Le Grand-Duché de Luxembourg attire quotidiennement près de 200 000 travailleurs frontaliers et est une terre historique d'accueil pour les étrangers sur son marché du travail. Afin de rendre possible le « vivre ensemble », l'Etat luxembourgeois a développé ces dernières décennies divers mécanismes destinés à faciliter l'intégration de tous ces travailleurs. Citons la facilitation pour l'obtention de la nationalité luxembourgeoise, l'ouverture du Conseil économique et social aux non-luxembourgeois, les élections à la Chambre des salariés, notamment. En sens inverse divers mécanismes semblent aller à l'encontre de la cohésion sociale ainsi créée. En effet, les conventions fiscales nouées entre le Luxembourg et ses voisins sont bilatérales et produisent des effets différents, la sécurité sociale est réglée eu niveau européen et engendre des différences de traitement entre résidents et frontaliers ...
Tous ces mouvements contribuent-ils à améliorer ou à affaiblir la cohésion sociale existant sur le marché du travail luxembourgeois entre frontaliers et résidents, mais aussi entre frontaliers entre eux ? Les territoires de la Grande Région situés autour du Luxembourg se trouvent-ils sur pied d'égalité ? Comment maintenir dans le futur la cohésion de cet espace de travail unique en Europe qu'est la Grande Région, entre ses diverses composantes ? Voilà quelques-unes des questions qui seront débattues.
Composition du panel
Intervenant principal
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M. Guy DELOFFRE, Professeur à l'ICN Business School Nancy.
Participants à la table ronde
- M. Roger CAYZELLE, Président de l'Institut de la Grande Région.
- M. Franz CLEMENT, Chercheur au LISER.
- M. Claude GENGLER, Docteur en géographie.
- M. Stéphane MERTZ, Echevin en charge de la coopération transfrontalière à la commune de Martelange, Belgique.
- M. Louis-François REITZ, Directeur Général Délégué coopération institutionnelle de la Ville de Metz.
- M. Jean-Jacques ROMMES, Président du CES du Luxembourg.
Modérateur du débat
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Hubert GAMELON, journaliste, Le Quotidien
Document de cadrage
L'expression proprement dite de « cohésion sociale » a été diffusée par le sociologue Émile Durkheim dans son ouvrage de 1893 « De la division du travail social ». Son utilisation dans le débat public date de la fin du vingtième siècle. En 1993 en France le Commissariat général du Plan publiait un rapport intitulé « Cohésion sociale et prévention de l'exclusion » et en 1997 un autre intitulé « Cohésion sociale et territoires ». En réalité ce concept se substitue à celui de solidarité en cours pendant les Trente Glorieuses. La mondialisation a rompu le cercle vertueux entre solidarité sociale et progrès économique. Le nouveau rôle de l'État est de rendre à la société la capacité de se livrer à la concurrence, y compris entre ses membres. L'État n'étant plus à même d'assurer la solidarité sociale, il s'efforce seulement de maintenir la cohésion nationale. [...]